Lyrics
J’ai vu tant d’choses en trente années tellement traumatisantes
Toutes ces images défilent en boucle, restent imprimées dans la rétine
J’ai vu la violence gratuite, des armes de poing au black qui s’vendent
Des frères qui n’arrivent même plus à trouver l’sourire sans la résine
Des dictatures occidentales déguisées en démocratie
Des piles d’factures, trop d’vies bancales, précarité et autarcie
Des corps cloués, des torts prouvés, des calmes avant la tempête
Des poches trouées, des potes bourrés qui canent avant la trentaine
Ces marginaux dans la spirale, des naufragés coupés du monde
Mauvais endroit, mauvais moment, ce type calé où pète une bombe
Des pères fuyards, des mères célibataires, unique salaire et mille galères
Prostitution, nuits d’hiver, drogue, puis pulsions suicidaires
Ces gens heureux qui fêtent Noël pendant qu’certains en font l’deuil
Ce passionné de gros bolides qui, maintenant, roule en fauteuil
Ces innocents attachés par des menottes et sanglés
Ces corps mutilés d’enfants sur la Promenade des Anglais
Des forts, des faibles, des porcs, des clebs, des gosses perdus,
des grosses peines
Des potes, des traîtres, des flow, des snares, des grosses percu', des gospels
Ce schizophrène poussé à bout qui saute du toit
Ces parents dépassés, terrorisés, qui font plus l’poids
J’ai vu l’appétit, la convoitise, tant d’esprits en panne d'âme
La vraie crise, la traîtrise, la bêtise en prime time
J’espère encore qu’l’humanité, malgré les fissures, s'élève
J’crois qu’ma colère est tellement sourde qu’elle se lit sur mes lèvres
La liste est, la liste est longue
Des pages s’accumulent car les coups durs pleuvent par fronde
La vie, c’est avancer devant son ombre
On la veut blanche comme une colombe mais la feuille est beaucoup trop sombre
La liste est de plus en plus longue
Des pages s’accumulent et les bavures sont en nombre
La vie, c’est résister aux heures sombres
Alors faisons le compte, la liste est longue, longue, longue
J’vois le racisme décomplexé, c’facho tombé dans l’excès
La terre qui nous a porté couverte de béton et d’acier
Tous ces pointeurs dans les églises qui esquivent le pénitencier
Des enfances gâchées, à chaque fois, ça m’fait trop d’peine d’y penser
Ce travesti, entre deux passes, sur un trottoir, qui fume du crack
Ce MC fatigué, vendu, en fin d’carrière, qui n’tue plus l’track
Cette gamine shootée qui a compris qu’maintenant la féerie s’gobe
Cet ado dépressif qui met fin à ses jours sur Périscope
Ce ministre corrompu qui ment devant la France entière
Ces gens qui n’ont plus d’empathie et dont le cœur se change en pierre
Dans la rue, la mort qui s’vend par cent grammes, ça sent l’drame
C’pays qui prône la paix dans l’monde, deuxième plus gros marchands d’armes
Ces tas d’taudis, c’est la savane, et la folie qui désespère
Cet alcoolique qui bat sa femme, et la police qui le laisse faire
J’compte plus les autos qu’ils flashent, les propos qui fâchent,
les clodos plus bas qu’terre
Les potos qui t’lâchent, les coups qu’ils donnent pour qu’tu t’la fermes
La misère sexuelle, des gosses exploités
Dans c’bordel glauque, cette gamine de huit ans qui est forcée d’s’doigter
Ouais, ça t’gène d’entendre ça, ouais, c’est dur, ouais, c’est cru
Mais crois pas qu’tu prends des pincettes quand Belzébuth t’persécute
Ce handicap qui touche ton proche qui a boycotté ton avis
Pas toujours évident d’trouver les bons côtés dans la vie
J’attends qu’enfin l’châtiment mérité secoue la terre et gronde
Comme quoi les anciens ont raison: faut vraiment d’tout pour faire un monde,
la liste est longue
La liste est, la liste est longue
Des pages s’accumulent car les coups durs pleuvent par fronde
La vie, c’est avancer devant son ombre
On la veut blanche comme une colombe mais la feuille est beaucoup trop sombre
La liste est de plus en plus longue
Des pages s’accumulent et les bavures sont en nombre
La vie, c’est résister aux heures sombres
Alors faisons le compte, la liste est longue, longue, longue