À peine arrivée, avec tes idées, avec ta façon de dire «non»
Tu débarques dans ma vie comme un boulet de canon
Et tu es tellement jolie, tu prends tellement de proportion
Que c’est la révolution ! 1789 !
Tu prends mes habitudes, tu les flanques au panier.
Tu prends mon vieux fauteuil, mon portefeuille.
Tu les jettes par la fenêtre et tu ne veux rien connaître
De tout ce qui était là bien avant toi, mon vieux pyjama
Mon lit, ma pipe et mon tabac, tu ne veux plus voir tout ça
Et tu décroches les rideaux et tu les jettes à l’eau.
Avec du vieux, on fait du neuf, c’est 1789 !
Et tu me barricades, et j’en prends pour mon grade.
On se croirait à l'époque des sans-culottes.
Ils avaient pris la Bastille pour libérer leurs enfants.
Toi, tu t’en prends à ma vie, mais c’est pour m’enfermer dedans
À perpétuité, oui c’est pour m’enfermer dedans !
Mais la liberté, crois-moi, ce n'était pas du bluff en 1789!
À peine arrivée avec tes idées, je suis ligoté et condamné
Tu me traînes dans ta charrette et je sens pencher ma tête
Mais je ne crains pas l'échafaud, si c’est toi qui est mon bourreau.
Plutôt toi veuve que moi veuf, vive 1789 !